Allez savoir pourquoi, mais quand gilou a decide de rentrer a Guayaquil un peu plus tot que prevu avant l'arrivee d'Emilie, pour voir Helene, via le petit train des montagnes Riobamba-Alausi, et bien, moi, de mon cote, j'ai decide de rester a Latacunga pour faire l'ascension du mont Cotopaxi, deuxieme mont d'Equateur qui culmine a 5900 m. Alors, pour situer l'ampleur de mon craquage :
1- je n'ai pas depasse 2500 m en montagnes avant de venir en Equateur
2- je n'ai jamais fait de haute montagne
3- Le cotopaxi est un glacier issu d'un volcan, donc on grimpe avec crampon, piolet et tutti quanti.

Alors pourquoi se lancer la-dedans ? Sans doute parce que c'est sous la main ici, parce que ca coute pas trop cher ici, parce que j'avais envie de voir la tres haute montagne dans la cordillere des Andes et sans doute aussi par defi personnel. Bref, me voici parti avec 3 jeunes anglais tres sympas, Colin, Rhuys et Dan. Deux heures et demie de route defoncee en 4x4 pour arriver dans le parc du cotopaxi a 200 m du refuge. Ca ne parait rien, mais a 4800 m (le refuge), avec une montee raide, ce n'est plus du tout la meme chose. Le coeur part a plus de 150 en quelques secondes. Je me suis donc retrouve largue par le guide et les 3 anglais au bout de 10 minutes, rien que pour monter au refuge. La, j'ai commence a flipper en me demandant si je n'etais pas un peu fou et en me disant que la montee du lendemain matin allait promettre ... mais on s'habitue a l'altitude et apres, ca allait. Petit entrainement sur un glacier avec les crampons et les piolets. Rien de bien difficile en fait. Repas a 18h, preparatifs et dodo a 20h. En fait, c'est beaucoup dire, car a 4800m, ca caille et y'a pas de chauffage. Avec le duvet polaire que m'avait prete l'agence et un gilet en laine, j'avais limite froid, bref j'ai peu dormi jusqu'a ... minuit : lever pour le petit dej.

1h30 : depart pour une ascension de 1100 m avec 2 guides et les 3 anglais. 1h de marche pour atteindre le glacier. La ca allait, je m'etais finalement bien accoutume, et ca va tres lentement. Malheureusement, au bout de 30 mn, l'un des 3 anglais a fait demi-tour. Il etait deja peu en forme en arrivant au refuge et l'altitude l'a rendu malade. Il a fait demi-tour seul mais nous a dit apres ne pas avoir retrouve le refuge : il a passe la nuit dehors ... youpi !

Attaque du glacier : 1 guide avec un anglais et un autre guide, Israel, tres sympa, avec Colin et moi, en cordee. C'est rigolo et ca se fait tres bien. On y va doucement, car ca monte tout le temps et c'est haut. On monte de nuit avec des lampes frontales, mais la lune (et les etoiles ?) eclairent bien aussi. C'est magnifique et parfaitement degage. On voit Quito a 100 kms et les autres monts principaux de l'equateur. Le jour se leve. Apres 6h de marche malheureusement, a 1h du sommet, j'ai epuise mes reserves. Pas assez endurant le gars. Le guide s'en rend compte et tres professionnellement me conseille d'arreter la, car l'ascension finale est la plus difficile et il faut encore redescendre, ce qui n'est pas une mince affaire comme le dit gilou. Pas fou, et ayant de toute facon envisage de pouvoir ne pas arriver au sommet avant la balade, je reste donc 1h a attendre le retour du guide qui monte au sommet avec l'anglais colin. Alors, a 5700 m, quand tu ne marches pas, ca caille !!!! Alors, je pietine pour me rechauffer. Heureusement, ils ne tardent pas trop. La descente est penible car je suis deja bien fatigue.

Bref, meme si j'ai eu de superbes vues en montant, j'ai rate les magnifiques paysages du sommet : la vue sur tous les monts de l'equateur, et celle du cratere (le cotopaxi est issu d'un volcan) au milieu de la neige ... Dommage, et en plus j'en ai bave ! Mais bon, ca reste une experience unique que je ne regrette pas du tout. Avis aux bons sportifs quand meme ou aux habitues de la haute montagne !